08 janvier 2007

l'entrée du bois (entrance to the wood)




Prise le 7 décembre vers 10H

Derrière la maison, à la sortie du village, un chemin monte à travers bois vers le haut de la butte. Là se tenait autrefois une place-forte romaine. Ce fut ensuite un repaire de brigands qui rançonnaient les voyageurs sur la route de Limoges. L'ajonc et la bruyère des temps anciens on cédé la place à un couvert touffus, comme une voute au chemin millénaire. Je suis sur que p'tit Loup aimerait ce bois : il y a des chevreuils et des sangliers, et tout plein de petits chaperons rouges, à la saison.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui, bien sûr je serais tout content de m'ébrouer dans ce chemin, surtout si je n'y suis pas seul mais en compagnie d'un tas de chaperons rouges. Se promener seul est bien triste, il faut pouvoir partager la joie de cueillir du lierre qui en ce moment a de si belles grappes de baies noires, de sentir l'odeur de la mousse, des fougères sèches et des champignons. Et de marcher sur un terrain souple couvert par une voute comme une chapelle. J'ai un cuir résistant mais qd à faire je préfère éviter les ronces (ou la salsepareille dans le mercantour),as tu remarqué que qd on tourne la tête en roulant sur une route au milieu d'une forêt, on voit inévitablement des chevreuils sur les chemins forestiers ? Les chevreuils laissent leur marques sur les sentiers, les zones passantes.

Les sangliers par contre, euh ! On est pas très copains et ils ne sont pas loin de là en voie de disparition

Marguerite a dit…

Il est beau le petit bois derrière chez toi, ce chemin ressemble au petit trou dans lequel s'engouffre la petite soeur derrière les lapinous (x?) bizares dans "mon voisin totoro". Ou comme alice arrivant au pays des merveilles
On imagine qu'on est très grand et qu'on est obligé de se mettre à quatre pattes pour avancer
Pourquoi pas ? Aujourd'hui tout est possible à imaginer sur ce blog sans rapports avec la réalité

Où mène-t-il en réalité ce chemin qui tourne au bout, vraiment dans un repaire de brigants ? Je n'y crois pas une seconde.

Maxime a dit…

P'tit Loup : il faut faire très attention à ne pas confondre les chaperons rouges (comestibles) avec les amanites tue-mouches ou amanita muscaria (toxiques, sinon hallucinogènes).
Mais j'ai l'impression que tu serais plutôt végétarien(ne) ?

Lucie : Comment oses-tu douter de la parole de quelqu'un qui connait ce chemin comme le fond de sa poche, pour l'avoir arpenté de nuit comme de jour ?
Sur la droite, dans la combe qui borde la courbe, il pousse des cèpes à partir de septembre jusqu'à fin novembre. Un peu plus haut, toujours sur la droite, débouche un sentier qui mène à un lopin où les giroles pointent leurs corolles dès le mois de mai et jusqu'à la fin de l'automne. En retrait derrière le photographe, et sur la gauche cette fois, un noyer a poussé en bordure dans les ramures d'un châtaigner et c'est juste après la dernière courbe qu'on ramasse les plus grosses châtaignes.
Au delà le chemin poursuit son ascension sur quelques centaines de mètres jusqu'à un oppidum, de type "éperon barré", qui servit bel et bien, après l'époque romaine, de repaire à une bande de brigands. Sa présence incita les voyageurs à abandonner leur itinéraire habituel et la grand'route de Paris à Limoges n'emprunte plus désormais le col qu'il surplombe, mais un passage plus élevé et malaisé, à l'ouest, près de Bessines. Il n'y a plus que la ligne de chemin de fer pour passer très loin en contrebas, et l'on peut donc de nos jours se promener dans les bois sans crainte des brigands.

Cergie a dit…

J'ai horreur de cèpes pour ma part (trop gluants), les girolles c'est souvent véreux quoique délicieux. Par contre parle moi des chanterelles en TUBA ! Y en a ? Sous les châtaigners ça pousse bien.
Les châtaignes c'est comme les patates, y a des variétés. Farineuses ou fermes et sucrées.
Pour les brigands je veux bien te croire. J'ai été très impressionnée par le récit autobiographique de George Sand racontant ses retours à Paris en calèche à travers les forêts du Berry. Epiques et longs.
Aux croisées de chemins, il y avait des pendus pour l'exemple. Des brigants !

J'aime cette photo. J'aime ta description. J'aime ce chemin.

Chamamy a dit…

Vite mes bottes :)

Maxime a dit…

Je pense, Cergie, que la qualité des champignons est très différente selon les terroirs. Bien que l'on trouve ici, à partir de novembre, des quantités de chanterelles en tube, elles sont considérées comme un butin abondant, mais secondaire; je ne les apprécie personnellement que pour parfumer une sauce.
Le cèpe (et les bolets en général) demande à être sélectionné avec discernement lors de la cueillette, et cuisiné avec soin. Il faut négliger les sujets un peu vieux, et ne ramasser que les plus jeunes et fermes. Une fois à la maison, surtout ne pas laver, mais gratter soigneusement, et couper en dés en éliminant encore des parties trop molles ou véreuses. Ensuite, les faire revenir tout doucement dans la poële jusqu'à ce qu'ils aient perdu toute leur eau (environ 20 à 25 minutes). Enfin, ailler, persiller, saler et poivrer, et mettre à feu rapide en surveillant bien pendant 3 à 5 minutes, jusqu'à obtenir des dés bien fermes et légèrement dorés. Le résultant n'a rien de gluant, je peux te l'assurer.
Quand aux girolles (chanterelles communes ou cantharellus cibarius), je n'en ai jamais vu par ici de véreuse. Elles vieillissent au contraire très bien, en séchant un peu, et elles sont faciles à cuisiner, soit nature en persillade, soit en omelette, qu'elles parfument admirablement. Et l'on peut les cueillir durant presque six mois de l'année, ce qui n'est pas leur moindre qualité.

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