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Prise le 18 avril à 9H à Rocherolles

Il y a le sentier malaisé, dur au talon et aux mollets, qui grimpe entre les rochers,et ne permet aucun écart dans son parcours vers un sommet qui recule sans cesse.
Il y a le sentier hasardeux, qui court dans la lande entre les genêts, hésite, se divise, mangé de fougères et d'ajoncs, plus propre à égarer le voyageur qu'à le conduire à destination.
Il y a le sentier éphémère, longeant la plage à la limite du ressac, à la merci de l'eau et du vent. Sentier de hasard, plutôt une trace qui aura disparu demain et dont nul ne sait où elle mène et quels pas ont pu la creuser.
Il y a enfin le sentier du pêcheur, qui se déroule et s'enroule au gré des méandres de la rivière, entre deux ponts, entre deux gués; une sentier où l'on ne saurait se perdre, car il ne conduit nulle part: sans but ultime, sans objectif sinon d'être ici, puis là, puis là-bas, du remous où saute la truite au trou d'eau où sommeille la carpe. Une mariée, pourtant, l'a foulé cette nuit, fille de la rivière; ses pieds n'ont pas marqué le sol, mais une lune espiègle a dissous sa traîne en mille fleurs blanches.