La maison au bord des nuages
Prise le 21 janvier à 10H34
Je suis monté sur les nuages
pour regarder dans ton jardin
Mais il était désert et la maison, fermée.
J'ai lancé des graviers contre tes volets
Pour que tu te réveilles enfin
Mais en vol les oiseaux les ont gobés.
La princesse n'est plus au château
sa porte est close pour l'hiver
les vieux contes ont menti.
Las, je suis descendu dans la vallée
et j'ai cru voir au bord de la terrasse
une silhouette infime se pencher.
11 commentaires:
la maison au bord de la brume est absolument merveilleuse. j'aime beaucoup
ça me fait penser à une bd que je lisais quand j'étais petite, qui paraissait dans Pilote je crois, et qui parlait d'un bout de notre planète qui dérivait, perdu dans l'espace....
c'était quoi déjà ?
Marrant ces images que l'on a oubliées et qui affleurent tout d'un coup à la surface...
Cette photo demande énormément de commentaires. Elle permet d'ouvrir de nombreux tiroirs. Alors il va falloir qu'on s'y mette à plusieurs une fois n'est pas coutume.
Tu sais que je suis spécialiste de la peinture.
J'ai entendu l'autre jour sur France Inter l'AM (ne me demande pas au cours de quelle émission, je ne m'en souviens plus) David Hamilton dire qu'il n'y avait plus de bon photographe depuis les années 20 car les photographes n'ont plus la formation de peintre
Pour être un bon photographe il faut avoir peint ou regardé des peintures entièrement créées par l'oeil et la main
Ta photo me fait penser à du Schiele, artiste viennois si tôt disparu hélas emporté par la tourmente non de la première guerre mondiale mais de la grippe espagnole. Il était lui même très tourmenté, il a peint la décrépitude et la mort, était ce prémonitoire ?
Il a peint également des villes, et établi les bases du cubisme. Tu regarderas ses tableaux et la ressemblance te sera frappante avec cette maison, même les couleurs et les matières font penser à sa peinture, et les volumes géométriques des pans de murs, des toitures sont si bien marqués.
J'adore, j'adore, j'adore que cette maison soit calée ainsi en bas à gauche. Quelle force dans ce cadrage !
Et ben moi j'aime bien rêver, j'ai un p'tit coeur de fleur bleue, j'hésite entre violette, pervenche ou jacinthe des bois
En tout cas je soupire en lisant ce joli petit texte que tu nous a troussé
Et puis je pense au "monde perdu" de sir conan doyle, un monde où tout est resté en l'état que certains ont réussi à atteindre et dont ils ont été chassés
Je pense à cette falaise abrupte qui nargue celui qui la regarde du bas
Cette vallée recèle des trésors et ne veut pas surtout les offrir à n'importe qui
Je trouve ça un peu triste ce repliement sur soi, non ?
il y a un coin en France qui me fait bcp penser au monde perdu, c'est le Vercors, ce plateau entouré de "marches". Peut être que par chez toi il existe aussi un monde perdu qui ne veut pas s'offrir à n'importe qui ? Tu vas tout de même trouver un substerfuge pour y arriver, tu ne vas pas te décourager !
Ou alors, comment va tu pouvoir atteindre la princesse, comment ?
Dur dur d'être passé sur nouveau blogger !!! Il faut en faire des tours avant de commenter !
Cergie a dit qu'elle va passer, elle a qch à dire, je crois Elle a dit aussi qu'elle a pas le temps pour le moment
C'est la maison des sortilèges,les oiseaux protègent le sommeil de la Belle et tu t'es contenté de contempler ses volets clos.
Que n'as tu franchi le précipice et affronté les dragons ;)
Moi je trouve que les couleurs sont merveilleuses et que l'on est prêt avec tes mots à rêver à cette présence irréelle...
Chamamy, Marguerite:
En fait, quand je suis arrivé au dessus de la brume, en haut de la colline en face du château de Castelnaud, j'ai commencé par prendre une vue d'ensemble, puis je suis passé au télé pour choisir des éléments isolés, en fonction des couleurs et des volumes, comme cette photo et celle au-dessus.
J'aime bien ces deux photos ci, alors que la photo d'ensemble est assez quelconque. Je la posterai peut-être demain pour clore la série, car elle est amusante dans la mesure où elle permet de remettre les éléments dans leur contexte, et de "casser" l'ambiance de mystère qui leur va si bien.
Le détail est souvent plus harmonieux que l'ensemble...
Quelqu'un, peut être bien Flaubert,
disait qu'à condition de regarder quelque chose suffisamment longtemps, ça finissait forcément par devenir intéressant.
p'tit loup : tu me croiras si tu veux, mais j'ai pensé précisément à ce roman lorsque j'ai cadré la photo. J'ai du penser tout haut !
Chateigne :
Hélas, j'avais laissé mon épée magique à la maison, sous la garde de mon écuyer Raphaël !
Catherine:
Gamine !
Moi, quand je lisais Pilote, j'étais déja un ado bien avancé en âge... Néanmoins, tu as raison, ça me dit quelque chose, mais je n'arrive pas à retrouver avec précision.
Marguerite :
Ta citation du vieux Hamilton m'a fait gamberger un bon bout de temps, tandis que je déjeunais. J'ai immédiatement pensé à Beaudelaire, et à ce qu'il écrivait déjà sur la photographie, ainsi qu'à sa définition du beau.
Puis j'ai réalisé que la phrase d'Hamilton était en fait un truisme, comme dire que pour écrire, il faut d'abord avoir appris le vocabulaire et la grammaire.
En fait, peinture et photo sont deux disciplines graphiques; seul l'outil diffère; sinon la matière première (lumière, volumes et couleur) est la même , et la grammaire est identique (associer les couleurs, séparer ou fondre les plans, rendre ou masquer la perspective, travailler en volumes ou en a-plats, définir les lignes de forces qui guident le regard...)
Si la photo avait existé avant la peinture, on dirait simplement que les peintres doivent étudier les travaux des anciens photographes. On ne grandit qu'en se hissant sur les épaules des ses ainés avec l'aide de ses contemporains.
Enregistrer un commentaire