12 octobre 2007

Avec le temps - when time goes by




Prise le 16 septembre au Bugue (Dordogne)

Pas un paysage, cette fois, ou alors un paysage intérieur. Il existait une devise gravée sur les horloges anciennes, et je ne l'ai pas oubliée : "toutes les secondes blessent, la dernière tue." Paradoxalement, je la trouve assez réconfortante, et j'ai failli écrire "seule", la dernière tue.
Je suis encore dans une période de la vie où le temps se contracte, où chaque jour est trop court pour tout ce qui lui est assigné. Et je garde la nostalgie de l'ennui de mon enfance, de ces jours qui ne semblaient pas devoir s'écouler. Bienheureux ennui, debout derrière la fenêtre à regarder tomber les feuilles et passer les autos.
Cela reviendra un jour, peut-être, et je m'exerce à gouter la morsure de chaque seconde comme l'on croque, à petite dents, dans la chair d'un piment rouge.

Not a landscape, this time, otherwise a mental landscape. There was a knowledge engraved on ancient clocks, that I would keep in mind : " every second wounds, the last one kills". Quite a frendly one to me, an I almost wrote "only" the last one kills.
I'm still in that period of life when each day is too short for all my plans. And I keep the nostalgia of my chidhood's boredom, all along these unendless days. Holly boredom, standing at the window, looking at the leaves falling and the cars passing by.
That shall come back one day, maybe, and I train to taste the wound of each second like one munches carefully in the flesh of a red chilli.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui, terribles, ces enfances d'aujourd'hui qui ne connaissent plus l'ennui.

Daniel a dit…

Je pense tout au contraire que les enfants continuent à s’ennuyer, ce n’est la même façon. Toujours vouloir plus et plus encore…, ne jamais être satisfait, le temps qui ne passe pas assez vite, malgré tout mes effort j’ai du mal à être en phase avec mes petits enfants.
J’ai ressenti dans mon enfance l’ennui dont parle Maxime, pas facile à définir, comme une nostalgie…

Anonyme a dit…

Lovely moodfull shot, the words are ever so poetic and matching..
Great quote and thoughts!
I must agree on the shortness of time and the fullness of Life, making you want you could split up and do all those things at the same time!
I always have so many more things to do at when the day is already ending...The next day pressing on, with even a pile of more things to do, more thoughts to think...

lyliane six a dit…

Comme tu le dis si bien, le temps passe à une vitesse folle, mais je ne me suis jamais ennuyée dans mon enfance,et à la retraite maintenant non plus, j'ai tellement de choses à faire, je n'aurai pas le temps, pas le temps........

hpy a dit…

J'aime bien ces photos avec un petit texte. La notion du temps est bizarre. Tantôt il va vite, tantôt très lentement. Et puis un jour, on se rend compte qu'on ne l'a pas vu passer.

Anonyme a dit…

Le temps court toujours plus vite, je me souviens que petite fille je voyais tout tres grand, les grandes vacances semblaient ne jamais vouloir finir...aujourd'hui le temps passe tellement vite que j'ai l'impression de ne pas voir mes filles grandir, terrible ce temps qui s'echappe!!!!
Belle image.

Anonyme a dit…

encore un joli texte qui accompagne cette photo. J'essaie de me mettre à la place de la personne sur le banc, je me demande ce qu'elle regarde finalement, la valse des feuilles, les voitures qui passent, les gens qui déambulent. Que se passe-t-il dans sa tête?
Quand j'étais petite, je passais des heures à regarder les flocons tomber à l'extérieur, je trouvais cela magique... maintenant je passe moins de temps à les regarder, mais je trouve cela toujours magique. Chaque âge de la vie amène son lot de joie, il faut savoir les saisir...merci pour ce beau post.

Maxime a dit…

Je suis persuadé que l'on gagne quelque chose à "perdre son temps". Je ne sais pas quoi, surement pas quelque chose de tangible, mais plutôt comme une sorte de sagesse que l'on met de côté pour plus tard ; Comme des réserve de temps...
Sinon, je pense à une image de la vie : quand j'étais enfant, j'avais des avions en balsa, qui volaient vraiment, avec une hélice que l'on remontait avec un élastique. C'était interminable, tout ce temps où il fallait tourner l'hélice pour tendre l'élastique; c'était l'enfance. Puis on lâchait l'avion qui s'élançait dans le ciel à toute vitesse, ressort tendu à bloc : l'age adulte. Et en fin de course, il continuait longuement à planer, dans un autre moment interminable...s'il n'avait pas heurté un arbre. Je me souhaite ce genre de vieillesse.

Chamamy a dit…

Ta photo me rend mélancolique,la personne attend,mais qu'attend elle?
L'ennui des vieillards est terrible!
Souhaitons nous de trouverchaque jour de grandes joies et de petits bonheurs...

Lucie a dit…

Une image et un message opportuniste pour une image opportune. L’image t’as été donnée et tu en as tiré ce message.
Le reflet du pays des allongés dans le fronton vitré de la recette n’est pas tombé ds l’œil d’un aveugle.
Ni les branches de saule. Comme Musset voulait sur sa tombe. Mais qui crève au cimetière du Père Lachaise.
Ni surtout cet homme, la canne, dans l’ombre. Ainsi que le banc fait dans un monolithe. Comme une dalle.
Le sommet du chapeau et le bout du nez aquilin éclairés d’une lueur dorée.
Je n’épiloguerai pas sur le message. J’ai bien assez pleuré l’an dernier en commentant un vieil homme seul sur un banc chez Chamamy.
La canne, mon père avait la même. Et ma mère s’est promenée avec après sa mort.
Jusqu’à ce qu’elle la perde. Jusqu’à ce qu’elle "perde papa la deuxième fois". C’est ainsi que j’avais terminé mon commentaire avant d’aller me passer longuement le visage sous la douche bienfaisante, qui comme la pluie efface les larmes.

Tiens, je suis guère en avance aujourd’hui. Je suis rentrée tard. Je suis encore en robe de chambre. Il faut encore que j’aille me préparer...

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