26 octobre 2007

Les intrus - The intruders

les intrus



Prise le 21 octobre à 8H45 à Laurière (Haute-Vienne)

Les bois de sapins ne sont pas trop aimés, en Limousin. Ils sont apparus récemment, et sont à la fois le symbole de la déprise agricole, du remplacement d'une forêt "vivrière" par une forêt de production, et de la concentration de petites propriétés familiales aux mains de gros propriétaires forestiers lointains (souvent de grands groupes d'assurances). Contrairement à leurs territoires traditionnels d'implantation, comme les Vosges, ils sont vécus ici comme une confiscation de l'espace et des paysages.
Les tempêtes de 1999 sont venues à point pour briser bien des velléités de systématisme, et l'on s'achemine aujourd'hui vers une forêt mixte, moins vulnérable, et moins agressive. Mais une forêt régulée tout de même. J'y participe, mais je ne saurais dire que je m'en trouve heureux. Je préfère la forêt de mon enfance, la forêt hirsute et qui ne sert à rien, pleine de bouleaux, de châtaigniers roulés et de chênes tors. Mais parfois, en début de jour, une belle lumière passe encore sous les branches, comme un bref assentiment à ces troncs réguliers.

Fir trees are not much welcome in Limousin. They grow there quite recently, and are the symbol alltogether of the death of the traditional farming, of the replacement of a food-producing forest by a wood-producing one and of the concentration of the ancients small propertys in the hands of big distant owners (often insurance companies). Unlike in their historical places of growth, like in the Vosges, they are, here, felt as a confiscation of the space and the landscapes.
The 1999 storms came just in time to ruin much resolutions of systematism, and we are now on the way of a mixed forest, less vulnerable and less agressive. But a ruled forest, anyway. I work for that, but I can't say I'm happy about it. I prefer the forest of my childhood, that shaggy and quite useless forest, filled of silver birches, worned chesnut trees and bent oaks. But sometimes, as the day begins, a beautifull light still passes below the branches, like a brief assent to these straight trunks.

16 commentaires:

Anonyme a dit…

malheureusement aujourd'hui la nécessite d'exploité la foret est devenue une réalité.

Daniel a dit…

J’ai constaté lors de mon récent séjour qu’effectivement l’exploitation de la forêt bat son plein. Tout est transformé, plus de polyculture, que des troupeaux épart, Je n’ai rien retrouvé du paysage de mon enfance, surtout plus un seul coin à champignons dont j’étais expert quand je gardais les vaches dans les années 40 …… un bail……..

Anonyme a dit…

je fais partie du comité de soutien aux sapins, normal pour une montagnarde. :-)

Anonyme a dit…

O Tannenbaum, o Tannenbaum,
Wie treu sind deine Blätter!
Du grünst nicht nur zur Sommerzeit,
Nein, auch im Winter, wenn es schneit.
O Tannenbaum, o Tannenbaum,
Wie treu sind deine Blätter!

O Tannenbaum, o Tannenbaum,
Du kannst mir sehr gefallen!
Wie oft hat schon zur Winterszeit (oder Weihnachtszeit)
Ein Baum von dir mich hoch erfreut!
O Tannenbaum, o Tannenbaum,
Du kannst mir sehr gefallen!

O Tannenbaum, o Tannenbaum,
Dein Kleid will mich was lehren:
Die Hoffnung und Beständigkeit
Gibt Mut und Kraft zu jeder Zeit!
O Tannenbaum, o Tannenbaum,
Dein Kleid will mich was lehren!

Anonyme a dit…

Mon beau sapin, roi des forêts
Que j'aime ta verdure !
Quand par l'hiver, bois et guérets
Sont dépouillés de leurs attraits
Mon beau sapin, roi des forêts
Tu gardes ta parure.

Toi que Noël planta chez nous
Au saint anniversaire,
Mon beau sapin, comme il est doux
De te voir briller par nous,

Mon beau sapin tes verts sommets
Et leur fidèle ombrage
De la foi qui ne ment jamais
De la constance et de la paix.
Mon beau sapin tes verts sommets
M'offrent la douce image.

Anonyme a dit…

Je serai triste comme un saule
Quand le Dieu qui partout me suit
Me dira, la main sur l'épaule:
"Va-t'en voir là-haut si j'y suis."
Alors, du ciel et de la terre
Il me faudra faire mon deuil...
Est-il encore debout le chêne
Ou le sapin de mon cercueil?

Anonyme a dit…

Pour un sapin de Noël.....
y a le choix pour les géants!

Chamamy a dit…

Que la lumière est belle, elle donne de la vie a cet ordre rigide

Lucie a dit…

Il est assez curieux, lorsqu’on photographie des arbres serrés comme cela, de voir ces grandes zébrures des branchettes. Comme de grands coups de crayon ou d’encre de chine en travers des troncs verticaux. Une sorte de remplissage. En réalité l’image ressemble à une gravure.
Si les troncs sont si droits c'est qu'ils se guident, se tuteurent mutuellement

Tu me dis qu’il y a des mines d’or dans le Limousin. Je connaissais l’or charrié par les cours d’eau en Ariège qui en tire son nom. L’or du Limousin me semble tel l’or de la Lorraine (les mirabelles) accroché aux branches...
Heureusement qu’oncle Picsou d’Amérique n’est pas passé par là. Il aurait dit que cette coupe porte sa rentabilité sur elle, tel un code barre.

J’ai discuté avec la jeune fille des jardins de Berchigrange. Elle commence une carrière de photographe de plantes, comme c’est étrange. Nous avons discuté de la forêt vosgienne. Je lui ai dit avoir été étonnée par les magnifiques hêtraies du Vercors. (Souviens toi de la forêt des Coulmes). Il y avait d'après elle autrefois surtout des hêtres dans les Vosges également.
De plus il ne faut pas confondre les sapins des Vosges qui sont des épicéas avec des aiguilles disposées en peigne. (Sapin pectiné) Et le sapin Douglas qui est un pin, alias pin d’Oregon qui peuple à présent la France en particuliers Massif Central et Morvan. (Source Wikipékia)
La forêt vosgienne est surtout magnifique en ce moment par le contraste entre le vert pérenne de ses sapins et l’or le roux la flamboyances des espèces caduques.

Il ne faut pas s'inquiéter pour la forêt. La France n'en a jamais été autant couverte...

Peter a dit…

La France a bp de forêts, mais – je crois quand même qu’il faut le dire – mal exploités. Et, souvent on ne peut même pas accéder, les visiter ; ils sont « privés », des terrains de chasse… Je crois qu’avec un peu d’efforts on pourrait conjuguer la beauté et l’utilité. Des champs de blé sont magnifiques à voir, mais il s’agit bien des terrains exploités ?
En attendant, ta photo est magnifique !

hpy a dit…

D'accord avec ce que dit mon suédois préféré. Dans mon coin aussi il y a de ces forêts où on ne peut pas pénétrer, soit parce que c'est interdit, soit parce qu'elles sont pleines de ronces, d'arbres qui poussent trop près les uns des autres tout en restant tout petits. Même sans exploiter la forêt on doit s'en occuper si on veut en profiter (et je ne parle pas en terme d'économie mais de plaisir). Alors, pourquoi pas combiner les deux? Et pourquoi pas comme dans les pays nordiques, adapter ce qu ils (les nordiques) appellent allemansratt (en suédois) et jokamiehenoikeus (en finnois), à savoir le droit pour tout le monde de se promener dans la forêt (entre autres), d'y cueillir des champignons (hallucinogènes ou non), des baies et des fruits sauvages - pour ses propres besoins, et sans déranger le propriétaire.

Algoine a dit…

Maison ! Maaaaiiiison !!!!

Anonyme a dit…

Ils sont superbes tes sapins ... mais moi j'ai peur en foret ... va savoir pourquoi ????
Bises
Bonne soirée
Adré

Maxime a dit…

Bon, ben on y reviendra probablement.
Ce qu'il faut savoir sur la forêt, et sur les arbres en général, c'est qu'ils n'ont pas la même échelle de temps que nous. Ce n'est pas comme la récolte des blés - car aujourd'hui, on exploite une forêt comme les blés: on plante en masse, puis on coupe lorsque la récolte est parvenue plus ou moins à maturité. Si je plante une forêt aujourd'hui, il va y avoir les ronces pendant 10 ans (c'est important, car elles protègent les plants des prédateurs, il faut juste veiller à ce qu'elles ne les couchent pas). puis pendant 10 ans de plus, les arbres vont grandir serré (pas question encore de s'y promener); encore dix ans, et ce sera le moment de la première éclaircie (un peu moins pour les résineux). Mais même après ça ce n'est pas l'endroit rêvé pour la promenade. Donc il faut compter quarante ans environ entre le moment où l'on plante une forêt et celui où l'on peut s'y balader.

Maxime a dit…

PS : Pour Adré : je ne connais aucun endroit où l'on soit plus en sécurité que dans une forêt (sauf, peut-être les jours de tempête).

Chamamy a dit…

MAXIME, je n'avais jamais réfléchi à tout ça,et aux rôles des ronces;ce qui prouve bien que tout est utile! ;)

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