28 février 2007

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Nocturne (nocturnal)




Prise le 19 février à 21H30

Face à la porte de l'hôtel, se tient l'église, et un vélo. Le vélo donne l'impression d'avoir été là bien avant l'église. L'église est accrochée au vélo, de peur qu'on ne la vole. Toute la nuit son clocher sonne l'heure, et un coup pour la demi-heure. Le matin, le vélo est parti. L'église est toujours là, mais ce n'est plus la même église. Si l'on compte soigneusement, après la demie de deux heures, et jusqu'à trois heures moins le quart, et qu'on écarte doucement le rideau de sa chambre, on verra...
Ah, on verra... Un ange enfourcher le vélo, et faire trois fois le tour du clocher, secouant ses boucles blondes et actionnant la sonnette comme au jour du jugement dernier. Puis il s'élance vers la voie lactée...
Ange, Ho l'ange! emmènes-moi donc sur ton porte-bagages !

27 février 2007

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Coca Paranoïa (Coca paranoid)




Prise le 19 février à 21H30

J'étais passé là quelques instants plus tôt, et j'aurais juré qu'il n'y avait rien. Juste un trottoir désert et une vitrine close. Mais maintenant elle était là, brusquement sortie d'un coin sombre. Il est des rencontres nocturnes plus inquiétantes, me direz-vous... Voire...
J'ai continué mon chemin, vite tourné le coin de la rue, jouant l'homme préoccupé tandis que son regard pesait sur ma nuque.
Je n'ai été vraiment tranquille qu'une fois la porte de l'hôtel tirée sur moi. La clenche a claqué en se vérouillant. J'ai levé les yeux. Elle était là encore, nonchalamment adossée à la cloison du hall d'entrée.
J'ai su qu'il ne me restait d'autre ressource que sortir de ma poche la pièce d'un euro qu'elle attendait, et la glisser dans la fente. Comme à chaque fois, il n'y a pas eu d'autre bruit que la chute de la pièce à jamais perdue, puis un ronronnement de satisfaction.
J'ai regagné la chambre, sachant qu'elle me laisserait en paix, pour une nuit de plus. Demain, je changerai d'hôtel, de nom, d'île, peut-être.

26 février 2007

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horizon (skyline)




Prise le 19 février à 15H15

- ça va ?
- comme un lundi... on fait le minimum...
- fumiste !

25 février 2007

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Sisley aimerait-il? (would Sisley approve?)




Prise le 19 février à 16H

L'eau d'un port n'est sans doute pas idéale pour la baignade, mais c'est une merveille pour l'oeil.

24 février 2007

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Empreintes (footsteps)




Prise le 20 février à 15H
Depuis le village de Rivedoux, nous avons marché jusqu'au pont, qui semblait s'éloigner au fur et à mesure. Il tombait quelques gouttes de pluie. De rares promeneurs nous avaient précédés; on pouvait les compter aux traces de leurs pas.

23 février 2007

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Bernaches cravant (Brent gooses)

[Ré]





Prise le 20 février à 10H

Une rencontre que l'on ne peut faire que l'hiver sur nos côtes, car dès le printemps, la bernache retournera vers la toundra sibérienne. Elle et moi n'avons pas exactement la même notion de "climat agréable".

22 février 2007

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rivage d'hiver (winter bank)




Prise le 19 février à 16H

En se retirant, la mer dépose de petit cailloux sur le sable. Comme le petit poucet, c'est pour retrouver le chemin du retour. Si l'on retirait tous les galets de toutes les plages, il n'y aurait plus de marée montante...

21 février 2007

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La queue du dragon (Dragon's tail)





Prises le 20 février à 15H15

Un petit break au milieu de l'hiver pour rendre une visite de courtoisie à la mer, entre deux averses.

18 février 2007

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Rouge et blanc (Red and white)




Prise le 18 février à 8H50

On fait dépouillé, aujourd'hui...

17 février 2007

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clocher (Church tower)




Prise le 11 février à 9H30

Trois formes : deux simples, et une complexe.
Pâque approche; la petite cloche est perchée sur le bord du nid, prête à s'envoler pour Rome... elle est en avance !

16 février 2007

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Zone (slum)




Prise le 11 février à 9H02

Au bout d'une voie sans issue, une bonne approximation de ce que peut évoquer pour moi la notion de "maison hantée".

15 février 2007

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Graffiti




Prise le 11 février à 10H31, datée du 15 mais postée le 14, car on m'a dit que les anniversaires se souhaitent la veille

Dans la longue coursive médiane du viaduc de Rocherolles, on se prend à imaginer que le rythme des porches marque le passage des années. Aujourd'hui, entre les bourrasques de pluie et les clins d'oeil du soleil, entre l'ombre des voutes et la lumière des piliers, je préfère y voir la rassurante chaine des peines et des bonheurs qui tricotent une vie.

Bon anniversaire, Cergie !

14 février 2007

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tag




Prise le 11 février à 10H56

Il est des endroits où tags et graffitis peuvent durer plusieurs années, parfois franchir des générations. Ce sont des endroits reculés, comme ce château en ruine où je me souviens avoir vu dans mon adolescence des messages datés d'avant-guerre, ou le tablier de ponts dans des vallées étroites. Celui-ci est apparu dans la coursive médiane du viaduc de Rocherolles voici plusieurs années, me semble-t-il. La pluie, dont il est pourtant assez bien protégé, a commencé à le laver et d'autres inscriptions à le recouvrir.

13 février 2007

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Voie de garage (siding)




Prise le 11 février à 9H05

J'ai appris fort récemment qu'il convenait de dire "voiture" pour les voyageurs, le terme de "wagon" étant réservé aux marchandises et au bétail. Cela ne m'est pas d'une grande utilité, car en général "je monte dans le train" !
Quoi qu'il en soit, cette photo vise à réparer une injustice : on parle fréquemment du vert wagon, mais jamais du rouge SNCF, que je trouve superbe, et qui est assez proche du sang de boeuf dont on enduisait autrefois les portes des églises.

12 février 2007

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Express (express)




Prise le 11 février à 9H03

Le dimanche matin, l'express de Paris ne s'arrête pas à Saint-Sulpice-Laurière. Pas question non plus de le prendre au vol... sinon en photo, pour le seul jeu des lignes colorées.

11 février 2007

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Point de vue (point of view)




Prise le 11 février à 9H

J'aime bien composer des paysages avec des "bouts de ficelle". C'est à peu près tout ce que je peux dire de cette photo, sinon qu'il pleuvait, avec une luminosité bizarre, que je me baladais en bordure du dépôt SNCF, et que je me sentais vraiment dans un monde étrange, plutôt "trash".

09 février 2007

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l'abreuvoir (the watering place)




Prise le 4 février à 8H30

On revoit de plus en plus de chevaux dans nos campagnes, et maréchal-ferrant est un métier qui redevient rentable.
Je me demande si tous ces nouveaux propriétaires, qui achètent un cheval pour leurs loisirs, ont bien réfléchi que c'est un compagnon pour 20 à 30 ans, et qu'ils s'engagent ainsi pour longtemps....

08 février 2007

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la voie (the rail)




Prise le 21 janvier à 10H

Il est des lignes où le TGV fonce à 300 à l'heure.
Ici, lorsque le train est passé, roulant au pas, je me suis un peu écarté de la voie, et nous avons pris le temps de nous saluer, moi et le conducteur.

06 février 2007

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larme de froid (tear of cold weather)




Prise le 26 décembre dernier à 14H30

Une photo un peu ancienne (un mois !), mais j'avais envie d'un portrait pour rompre un peu le rythme... et rompre avec l'enfant de neige. Raphaël faisait le pitre derrière la grille du jardin public : c'est la seule prise où il ne fait pas une horrible grimace !

05 février 2007

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L'enfant de neige (the snow child)




Prise le 3 février à 21H30

Il existe un très, très ancien conte Limousin, qui s'appelle "l'enfant de neige" (Lo pitit de nevia):
Une nuit de Noël, alors que la campagne était toute blanche, un jeune couple, qui ne pouvait avoir d'enfant, trouva sur le bord du chemin un petit bonhomme qui semblait tout fait de neige. Ils le prirent chez eux et l'élevèrent tendrement. Tout l'hiver, l'enfant grandit auprès d'eux; il les appelait "papa" et "maman" et jouait avec les autres enfants du village.
Mais, Mars venu, l'enfant si gai sembla pris d'une curieuse langueur; il ne riait plus et délaissait les jeux. Avril passa, puis vint mai, et malgré des soins constants, l'enfant dépérissait. Alors,pensant le sauver, les parents l'enfermèrent dans la chambre la plus froide de la maison, avec une petite fenêtre qui donnait au nord, et ne voyait jamais le soleil.
Mais cela n'y fit que bien peu, et plus le printemps avançait, plus l'enfant devenait diaphane et disparaissait presque.
Vint la Saint-Jean, et le couple, rentrant des champs, trouva la fenêtre ouverte, et le petit, enfui. Ils arrivèrent juste à temps auprès du feu de joie, pour voir l'enfant bondir par au dessus. Il disparut dans une gerbe d'étincelles en leur criant : "Papa, Maman, ne m'en voulez pas, je vous aime, mais je dois maintenant m'en aller!"

Transcrit très librement du souvenir qu'il m'a laissé, ce conte m'a toujours semblé immémorial par la façon dont il lie ainsi dans une tendre nostalgie le solstice d'hiver au solstice d'été. Je ne pouvais m'empêcher d'y penser en regardant les étincelles s'élever du feu où je brulais les branches cassées par la neige, et je me disais : "voici l'enfant de neige qui s'en va".

04 février 2007

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neige:dernière (Snow, snow, go away)




Prise le 28 janvier à 10H

Comme la brume, la neige ne cache pas, mais au contraire dévoile; des lignes, le désordre ou au contraire l'ordre, témoignage de l'activité de l'homme : clôtures, sillons de fauche, tout ce qui marque la terre par au-dessus et se fond d'ordinaire dans les ocres ou les verts.

03 février 2007

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Ola (Ola)




Prise le 28 janvier à 11H30

Ola est un des chiens du village, et pas la dernière à visiter les maisons pour voir s'il ne reste pas un plat à nettoyer. Elle est beaucoup plus douée pour repérer une gamelle que pour retrouver sa propre piste, même dans une neige épaisse. Un bon sujet lorsque l'on cherche à mettre une (grosse) tache de couleur dans tout ce blanc !

02 février 2007

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Le banc d'été(The summer bench)




Prise le 27 janvier à 16H

Au fond de mon jardin, dans l'ombre d'un très vieux noisetier, j'ai installé un banc pour les rêveries d'été...

01 février 2007

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Le vallon (the glen)





Prise le 27 janvier à 9H30

Ce dimanche, la région était divisée entre brume et soleil. La brume dans tout le nord-ouest, depuis Poitiers, et le soleil dans tout le sud. Le point de jonction se situait juste en bas de mon village, sur une ligne qui suivait les contre-forts "nord" du massif central. Ici, notamment. Car ce n'est pas le vaste affrontement qui se déroule dans la plaine, comme chez mon ami Graeme, mais un combat pied à pied, dans des vallons étroits, où chaque pas de la lumière est durement gagné.

Livres disponibles :
Paysages Limousins | Matière à réflexion | Lieux communs | Domaines publics

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